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14 mars 2022

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Pascal Bérubé fête ses 15 ans à titre de député

POLITIQUE PROVINCIALE

Pascal Bérubé

©Photo Gracieuseté

Pascal Bérubé d'hier à aujourd'hui.

Le 26 mars 2022 marque le 15e anniversaire de la première victoire du député Pascal Bérubé alors qu'il remportait le scrutin dans un match revanche contre la libérale Nancy Charest. On a jasé un brin avec celui qui briguera à nouveau les suffrages dans Matane-Matapédia aux prochaines élections provinciales cet automne.

1- Est-ce que la politique a toujours été dans votre plan de carrière?

La politique m'intéresse depuis longtemps. Je suis devenu militant du Parti québécois en 1994 mais c'est en décembre 2001 que tout a changé lorsque le député Matthias Rioux m'a approché pour que je me présente aux élections de 2003. Il aura fallu que quelqu'un croit en moi et je le remercie d'ailleurs. Toutefois, après cette défaite qui fait encore mal contre Nancy Charest, je ne voulais plus me représenter. C'est François Legault, qui était au PQ à ce moment, qui m'a convaincu de revenir en 2007. Alors c'est un peu sa faute si je suis encore là aujourd'hui.

2- Est-ce que la politique à titre de député est ce à quoi tu t'attendais?

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Oui. J'étais une des personnes les mieux préparées pour le poste de député. J'avais une solide équipe avec moi et une de mes meilleures décisions politiques est l'embauche de Marcelline Gauthier qui fête aussi ses 15 ans au bureau cette année. Je suis convaincu qu'elle est la meilleure conseillère politique au Québec et la meilleure organisatrice de campagne. Elle est exceptionnelle et les gains pour les citoyens ont été énormes. La politique à Matane, c'est un duo. Pascal Bérubé et Marcelline Gauthier. J'ai la même intensité aujourd'hui que j'avais il y a 15 ans, soit sept jours sur sept, pas de vacances.

3- Après 15 ans, où trouve-t-on la motivation pour continuer alors qu'on a passé la majeure partie de sa carrière dans l'opposition?

Je ne pose pas  cette question-là puisque j'ai toujours valorisé la fonction de député. Dans mon comté, je ne suis pas dans l'opposition. Quand je regarde mes relations avec le gouvernement actuel, ça bénéficie aux gens du comté. Les ministres me rappellent rapidement et j'ai une relation privilégiée avec le premier ministre. Il n'y a aucun dossier qui ne s'est pas réglé parce que nous sommes dans l'opposition. De plus, je peux prendre la parole en public sans être bâillonné. La Matanie est un territoire très nationaliste et régionaliste et je respecte les convictions de mes concitoyens. C'est un des comtés les plus difficiles à représenter avec 45 municipalités. On fait de tout, du développement économique, industriel, forestier, les pêches. On intervient dans tous les domaines. Mais c'est chez nous et les gens me le rendent bien. D'ailleurs, à l'école où j'ai remplacé la semaine dernière, on m'a dit que 92 % des élèves en première secondaire savaient qui était leur député. Je travaille fort et je suis présent dans le comté, mais je ne prends jamais rien pour acquis. Je suis conscient de la tâche et du privilège de représenter les gens de chez nous.

4- Avec l'expérience que vous possédez, vous devez être en mesure de voir avec quel chef le parti risque d'obtenir de meilleurs résultats. L'inverse est aussi vrai. Comment composez-vous avec cette réalité?

Je suis toujours loyal envers mes chefs. Toutefois, je garde un précieux souvenir de Pauline Marois qui m'a nommé ministre du Tourisme lorsque nous avons formé le gouvernement. Ce fût un moment très émouvant. Malheureusement, ça n'a pas duré longtemps, mais je pense bien humblement que je m'en suis bien tiré. Quant à mon travail de député, je laisse le soin aux gens de me juger.

5- Quel poids a Pascal Bérubé au sein du Parti québécois?

Par la durée et la fidélité au parti, je dirais que c'est considérable. J'ai occupé toutes les fonctions. J'ai aussi gagné le respect de mes adversaires. On l'a vu lorsqu'on m'a nommé orateur de l'année et meilleur représentant de sa circonscription suite à un vote de l’ensemble des députés. Le chef me consulte d'ailleurs sur plusieurs enjeux et je me permets de transmettre mes idées, aussi créatives soient-elles, sans prendre le crédit. Je dirais que je suis un bon travailleur de l'ombre, mais aussi d'équipe.

6- Est-ce que la façon de faire de la politique a beaucoup changé au cours des 15 dernières années?

Les réseaux sociaux ont été une grande révolution dans le monde politique. Depuis que Facebook est arrivé, tout a changé. Il y a de nombreux citoyens qui n'auraient jamais contacté le bureau du député avant les réseaux sociaux alors que maintenant, on nous contacte directement, ce qui occasionne un très grand volume de demandes, encore plus depuis la pandémie. Les gens s'attendant à des réponses instantanées. De plus, les gens ne s'attendent pas nécessairement que ce soit moi qui leur réponde directement. Parfois, j'allonge mes heures jusque tard dans la nuit pour tenter de répondre à tout le monde.

7- Vivez-vous bien avec la critique?

Si c'est de bonne foi, oui. Et je suis capable d'assumer mes erreurs et m'en excuser. Toutefois, ce que les gens ignorent, c'est que le résultat ne dépend pas toujours de nous. En tant qu'organisation ou parti, nous pouvons avoir fait la démarche jusqu'au bout et nous essuyons malgré tout un refus qui provoque du mécontentement dans la population. Heureusement, parfois, ça finit bien comme ce fût le cas du dossier d'Aude Juan qui s'est réglé et qui a grandement amélioré sa vie. C'est ça qui est important. Ce sont ces services que nous rendons à la population dont les gens se souviennent même si on n'en entend pas parler publiquement.

8- Si vous quittez la politique, avez-vous un autre plan de match?

J'ai beaucoup aimé enseigner lorsque j'ai été appelé à remplacer à l'école secondaire de Matane ces derniers jours. Je ne sais pas si je me lancerais à mon âge. Toutefois, je n'ai pas d'autres plans pour moi-même à l'extérieur de la politique même si j'ai eu de nombreuses offres dans d'autres domaines. Je suis heureux comme député en ce moment et je ne cherche rien d'autre.

9- Est-ce que la politique a influé beaucoup sur votre vie privée?

C'est certain que ma conjointe et moi avons fait des choix de vie en fonction de la politique; comme de ne pas avoir d'enfants ou de devoir accepter de se voir moins souvent. C'est évident aussi qu'on doit mettre une croix sur plusieurs voyages et même les amitiés sont plus rares en raison de l'emploi du temps, mais ça fait partie du métier.

Votre plus beau moment en politique: Ma victoire en 2007 vécue auprès de mes parents et lorsque j'ai reçu l'appel de Mme Marois qui me nommait ministre en 2012.

Votre passage le plus difficile: Les démissions de 2011 avec le départ de Pierre Curzi, Louise Beaudoin, Lisette Lapointe et Jean-Martin Aussant. Ce fût très dur pour le leadership de Mme Marois. N'eut-été de ces démissions et de la fondation d'Option nationale, nous aurions été élus majoritaires, j'en suis certain. Pierre Curzi aurait d'ailleurs sûrement été nommée ministre de la Culture.

Le député pour lequel vous avez le plus de respect: François Gendron qui a siégé pendant 42 ans. C'est un député qui a été dévoué, plein d'humour et qui était dans une classe à part.

Un député qui a été sous-estimé: Danielle Doyer est une plaideuse incroyable. Elle a défendu ses dossiers et aurait mérité d'être ministre. J'en entends encore parler régulièrement dans La Mitis et La Matapédia.

 

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