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11 mars 2022

Carolanne d'Astous Paquet - cdastous@medialo.ca

Karine Windy Boudreault, la Matapédienne derrière le jeu vidéo « Call of Duty »

SAINTE-FLORENCE

karine windy boudreault

©Photo Gracieuseté

Karine Windy Boudreault connaît une brillante carrière à l’international dans l’industrie du jeu vidéo.

Originaire de Sainte-Florence, Karine Windy Boudreault se démarque dans l’industrie du jeu vidéo depuis maintenant 12 ans. Actuellement productrice au sein de l'entreprise Treyarch, soit l’un des principaux développeurs du jeu « Call of Duty », cette jeune trentenaire nous parle de son parcours et de son quotidien à Los Angeles, en Californie.

Pourrais-tu te présenter et nous parler de ton parcours dans l’industrie des jeux vidéo ?

Mon nom est Karine Windy Boudreault, j’ai 33 ans et je suis née à Sainte-Florence, un petit village dans la Vallée de la Matapédia. J’ai toujours été intéressée par les jeux vidéo, mais j’ignorais qu’on pouvait en faire carrière. Je passais beaucoup de temps à jouer, soit seule ou avec des amis. Après mon secondaire à Amqui, je suis déménagée à Québec pour étudier en littérature, puis j’ai appris l’existence d’un DEC en Animation 3D et Synthèse d’images au Cégep Limoilou. Personne dans ma famille n’était surpris, car ma passion pour les jeux vidéo était déjà connue de tous!

Suite à mon DEC, j’ai commencé à travailler pour Activision, à Quebec, comme testeuse de jeux vidéo. Au sein de la compagnie, j’ai pu évoluer au titre de spécialiste de base de données et ensuite comme chargée de projets. Suite à cela, j’ai rejoint l’équipe de Beenox, un studio Activison à Quebec, où j’ai pu progresser en Production. Avec Beenox, j’ai pu travailler sur plusieurs titres tels que « Amazing Spider-man 2 », « Skylanders Super Chargers », « Crash Team Racing: Nitro Fueled » et plusieurs « Call of Duty ».

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Avec Beenox, j’ai été amenée à voyager aux États-Unis pour le travail, principalement pour rencontrer nos partenaires et supporter les événements compétitifs Call of Duty. Après quelques années chez Beenox, j’ai decidé de faire le grand saut en aménageant aux États-Unis pour rejoindre l’équipe de Treyarch, un des principaux développeurs du jeu « Call of Duty ». Je suis ici depuis bientôt 2 ans maintenant.

Tu travailles pour l’une des plus grandes entreprises mondiales de jeux vidéo, est-ce que c’était un objectif de carrière ?

Ce n’était pas mon objectif ultime, car au départ, j’ignorais même que c’était une possibilité. Il est difficile de s’imaginer, lorsque l’on vient d’un petit village, que l’on peut se rendre aussi loin. Mais oui, c’est tout à fait possible, il suffit de vraiment le vouloir et de pousser. Mon objectif initial était simplement de pouvoir travailler en jeux vidéo, peu importe le rôle que je pouvais prendre. Tout le monde rêve de travailler avec sa passion! Je suis curieuse de voir jusqu’où cette aventure va m’amener, car je ne vois que des opportunités.

Quel est ton rôle au sein de l’entreprise Treyarch ?

Présentement, je suis ce qu’on appelle « Live Ops Producer », donc je me charge des opérations en ligne lorsque le jeu est disponible. Avec mon équipe, je suis en charge de m’assurer que l’environnement de jeu soit stable pour nos joueurs. Je coordonne les futures mises à jour du jeu avec les différentes équipes, je m’assure que tout le monde puisse travailler de façon optimale et je collabore étroitement avec l’équipe de communications pour informer les joueurs de ce qui s’en vient bientôt. J’aide à prioriser les « bugs » détectés dans le jeu afin de les corriger le plus rapidement possible pour que le joueur soit minimalement impacté par les problèmes présents.

Qu’aimes-tu de ton travail ?

Être entourée de gens incroyables et talentueux, c’est vraiment inspirant. M’assurer chaque jour que cette équipe impressionnante puisse travailler de façon optimale pour atteindre son plein potentiel m’apporte beaucoup de satisfaction au quotidien. De voir la réaction des joueurs lorsqu’ils peuvent enfin essayer le nouveau contenu et les nouvelles fonctions que l’équipe a produit, c’est émouvant!

Quelles sont les compétences et aptitudes nécessaires pour faire ton travail ?

Avoir un bon niveau d’anglais est important pour l’industrie, car la majorité des communications se font dans cette langue. Il est aussi important d’avoir la capacité de passer en mode solution rapidement. Il est souvent primordial de corriger un problème immédiatement avant de se questionner sur la cause. Il faut aussi comprendre que le plan A est rarement celui qui sera utilisé. On fait plusieurs plans, on donne plusieurs options, car les choses évoluent rapidement. Une bonne gestion du stress est aussi essentielle, alors il faut savoir bien balancer sa vie personnelle et son niveau de stress pour conserver un esprit clair.

À quoi ressemble une journée de travail typique ? Est-ce que ton mode de vie californien ressemble à celui du Québec ?

Il n’y a pas une journée qui se ressemble ! En général, je vais lire mes courriels dès que je me réveille pour planifier ma journée. S’il y a une urgence immédiate, je saute sur ma station de travail à la maison et je commence à faire des plans pour corriger la situation. Si tout semble calme, je prends le temps de siroter un café sur mon balcon. Ensuite, j’assiste à mes meetings et je discute avec les différents départements au travail pour avoir une mise à jour de leur travail et m’assurer que tout est en ordre et suit son cours. Vers la fin de la journée, je teste notre jeu en développement pour avoir une idée de la progression et pour identifier des problèmes avec l’ensemble de l’équipe.

Côté personnel, ma vie a bien changé ici. Los Angeles est l’une des plus grandes villes au monde, c’est très différent de Sainte-Florence et Amqui, où j’ai grandi! Il y a toujours une activité à faire, un endroit à visiter. La température va rarement sous les 15 degrés, peu importe le moment de l’année, ce qui permet de faire des excursions peu importe le mois. Si on va plus vers l’Est, il y a de grandes montagnes pour faire des sports d’hiver. Oui oui, il y a de la neige ici ! Mais j’habite plus près de l’océan, je préfère aller à la plage régulièrement. On peut faire du surf, de la voile, de l’escalade, on peut conduire dans les dunes du désert, on peut aller voir des plateaux de tournage, visiter des musées, c’est vraiment un monde de possibilités !

Quel(s) projet(s) accomplissements te rendent le plus fière depuis tes débuts ? Et depuis ton arrivée chez Treyarch ?

Chez Beenox, « Crash Team Racing: Nitro Fueled » a été un projet que j’ai beaucoup apprécié. J’ai pu participer à des sessions d’enregistrement avec des gens comme John DiMaggio et Debi Derryberry, et même écrire plusieurs lignes de dialogue pour le jeu! J’ai pu me rendre à la convention E3 (Electronic Entertainment Expo) la plus grosse convention de jeux vidéo au monde. Sinon, chaque « Call of Duty » est une fierté, il s’agit tout de même de l’une des plus grosses franchises au monde.

Depuis mon arrivée chez Treyarch, j’ai participé au développement, lancement et support de « Call of Duty: Black Ops – Cold War ». Supporter les opérations en ligne me rend très fière chaque jour, car c’est un dossier qui peut être très complexe, alors pouvoir m’en occuper avec succès est un accomplissement en soi.

Comment parviens-tu à faire ta place comme femme Québécoise dans un domaine majoritairement masculin aux États-Unis ?

Honnêtement, ce n’est pas parfait et c’est parfois difficile d’être une femme dans un domaine majoritairement masculin. Cependant, les choses ce sont vraiment améliorées au fil des années. Il y a un désir d’améliorer les choses pour les femmes et les groupes marginaux. Nous avons de très bonnes personnes en place pour qui nous sommes importantes et elles veulent améliorer les choses. Pour ce qui est d’être Québécoise aux Etats-Unis, je dirais que jusqu’à maintenant, les Américains sont très amicaux et apprécient les Québécois. Chez Treyarch, je travaille déjà avec 2 autres Québécois au studio!

Qu’aimerais-tu dire aux jeunes qui aspirent étudier dans ton domaine ? Quels conseils donnerais-tu pour atteindre une carrière comme la tienne ?

Dare to dream « Osez rêver », ne croyez pas que c’est impossible de vivre de sa passion. Foncez avec l’idée que vous pouvez faire mieux, et mériter mieux, toujours. Plus concrètement, trouvez des façons d’améliorer votre anglais. Ne vous arrêtez pas à l’école, jouez à des jeux en anglais, écoutez des séries, des films, cela va vous aider beaucoup!  Il y a différents programmes disponibles au Cegep et en attestation d'études collégiales (AEC) pour vous aider, mais sachez qu’il y a plusieurs chemins pour se rendre dans l’industrie. Gardez toujours en tête de prendre soin de votre santé mentale, pas seulement de votre corps, équilibrez bien votre vie.

Où te vois-tu dans 10 ans ?

Peut-être directrice de production, ou à la tête de mon propre studio? Qui sait ?

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