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10 décembre 2021

Carolanne d'Astous Paquet - cdastous@medialo.ca

De travailleuse en santé à charpentière-menuisière

LA MATAPÉDIA

megan bélanger

©Photo gracieuseté – DVM Construction Inc.

Megan Bélanger figure parmi les rares charpentières-menuisières du Québec.

Thérapeute en réadaptation physique de formation, Megan Bélanger a réalisé un virage professionnel audacieux en quittant le confort de ses bureaux pour les chantiers de construction, il y a maintenant deux ans. Elle nous en apprend un peu plus sur son nouveau métier de charpentière-menuisière.

Qu’est-ce qui t’a amené à pratiquer le métier de charpentière-menuisière ?

J’ai effectué un changement de carrière, j’étais thérapeute en réadaptation physique, j’ai travaillé quatre ans dans ce domaine-là. Après trois ans, j’ai commencé à moins apprécier moins travail. Entre temps, j’ai commencé à faire des rénovations à la maison. Je me rendais compte que j’avais beaucoup plus d’intérêt à me lever la fin de semaine pour poser du plancher, que la semaine à mon boulot. J’ai donc décidé de quitter mon emploi pour débuter le cours de charpenterie-menuiserie à Rivière-du-Loup.  

megan bélanger

©Photo Gracieuseté

Vu que la pandémie a commencé, on faisait beaucoup de cours à distance, ce qui est très peu commode étant donné l’aspect manuel du métier. J’ai décidé de rentrer par le « Bassins de main-d’œuvre ». Dans certains métiers comme charpenterie-menuiserie, lorsqu’il manque de main-d’œuvre, il y a une possibilité de rentrer sans avoir finalisé ou même fait le cours si tu remplis certaines conditions. Tu dois trouver un employeur qui va te garantir 150 heures, pour obtenir tes cartes et commencer dans le domaine.

Y a-t-il un élément déclencheur qui t’a incité à faire le grand saut ?

Dans mes derniers clients que j'ai traité en réadaptation physique, il y avait un charpentier qui me parlait de son métier et ce avec passion. Je crois que c'est vraiment lui qui m'a donné le dernier petit coup de pied que j'avais besoin pour faire le grand saut! Depuis ce temps-là, je n’ai jamais été aussi heureuse de me lever le matin! [rire]

À quoi ressemble une journée normale de travail ?

Ça dépend pour qui tu travailles. De mon côté je travaille pour DVM Construction qui est un entrepreneur général donc on fait de tout. Comme dernièrement, on a fait un CPE à Mont-Joli. On part de zéro, en fabriquant les murs, jusqu’à la finition intérieure et extérieure. En général, le matin, on sort les outils et le matériel nécessaire dépendamment des tâches qu’on doit faire. En fin de journée, on ramasse et on fait le ménage.

Quel est le ou les principaux défis de ton métier ? Est-ce plus difficile de faire sa place comme femme dans un univers majoritairement masculin ? 

Dans mon cas, j’ai vraiment eu un beau parcours. Même si je suis souvent la seule femme sur un chantier, je ne vois pas tant de différence. C’est certain qu’il y a des commentaires, mais ils sont souvent positifs pour ma part. Les gens sont souvent fiers de voir des femmes dans le domaine. Lors que je travaillais sur un projet résidentiel, une dame m’a dit « Je te félicite, moi je me suis battue longtemps pour que les femmes puissent pratiquer des métiers non-traditionnels. Je suis contente de voir que cela a porté fruit. »

Peu importe le domaine, que tu sois une femme ou un homme, je crois que c’est important de prendre sa place. Oui, à la base, un homme est physiologiquement plus fort qu’une femme. Mais, à base égale, ce métier nécessite une bonne forme et une force physique. Je connais des hommes comme des femmes qui ne pourraient pas faire ce métier-là.

Que préfères-tu de ton métier ?

Ce n’est pas routinier, c’est ce que j’aime. Comme je travaille pour un contracteur général, on touche à tout. J’ai plusieurs tâches variées, il n’y a jamais une journée pareil. On travaille physique versus à mon ancien emploi qui était plus mentalement demandant, ce n’est pas la même fatigue en fin de journée. Le fait de travailler souvent dehors est positif pour moi, j’aime ça être dehors. C’est un travail concret, à la fin de la journée, tu vois ce que tu as fait.

De l’autre côté, qu’est-ce qui est plus difficile ?

Un des points les plus difficiles, c’est de trouver l’équilibre entre la qualité et la vitesse d’exécution. Il faut bien travailler, efficacement, tout en gardant une précision, sans perdre de temps. Il faut aussi avoir une bonne vue d’ensemble et de penser le travail en amont, en considérant tous les autres corps de métier autour, surtout sur des gros chantiers.

Quelle est ta plus grande force ou spécialité comme employé selon toi ?

Je pense que c’est ma capacité d’apprentissage, mon côté minutieux, le souci du détail. Peu importe qu’on fasse le cours ou non, c’est un métier où on apprend beaucoup sur le terrain. C’est parfois un couteau à double tranchant, il faut avancer un peu plus vite et laisser certains détails, mais c’est un point que je trouve important.

Mon expérience en tant que thérapeute m’est quand même très utile lorsqu'il est temps de forcer ou de me positionner dans certaines tâches étant donné que j'ai quand même passé 4 ans de ma vie à donner des conseils pour éviter de se blesser au travail.

Y a-t-il un projet sur lequel tu as travaillé qui te rend particulièrement fière ?

Comme j’ai seulement deux ans d’expérience c’est difficile à dire, mais je peux dire que je suis fière d’avoir prise cette décision de carrière.

La main-d’œuvre se fait de plus en plus rare, qu’aimerais-tu dire aux femmes qui n’osent pas opter pour ce domaine ?

Je pense que si tu es manuelle, que tu as une bonne force physique, du cœur au ventre et que tu aimes travailler dehors, peu importe que tu sois un homme ou une femme, je dis « go » c’est pour toi.

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