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07 octobre 2021

Carolanne d'Astous Paquet - cdastous@medialo.ca

De coiffeuse à voyageuse nomade

AMQUI

marie-ève lauzier

©Photo Gracieuseté

Dans le cadre de nos nouvelles chroniques « vivre autrement », nous nous sommes entretenus avec l’Amquienne Marie-Ève Lauzier afin d’en apprendre davantage sur son virage de vie.

Coiffeuse de formation et voyageuse dans l’âme, Marie-Ève Lauzier a troqué ses ciseaux pour un sac à dos, il y a 10 ans, en choisissant un mode de vie alternatif. Depuis, la trentenaire native d’Amqui se plaît bien à vivre sans domicile fixe, au gré du vent, tantôt dans sa caravane, tantôt dans un nouveau pays en quête d’aventures.

Comment qualifierais-tu ton mode de vie?

Pour m’exprimer simplement, je me décris comme « Nomade ». Parfois, ce mot peut avoir une connotation négative ou même à l’opposé, peut sembler romantique. Essentiellement, je n’ai aucun désir d’avoir un domicile fixe, je priorise les aventures rocambolesques à l’improviste et je fais des choix minimalistes. Au final, j’écoute mon cœur et suis « le flow » de mes croissances personnelles, c’est le plus important. Je passe la plupart de mon temps en Colombie-Britannique ou dans un autre pays.

Je travaille durant l’été, dès le mois de mai, au début de la saison de « tree planting » (plantation d’arbres). Pendant ce temps, j’accumule des fonds que j’utilise pour vivre. Après avoir passé des mois dans la nature avec la communauté incroyable, j’embarque dans ma van et je pars à l’aventure. Quand je suis en voyage, je fais mes choix en fonction de mon budget. Je choisis les auberges les moins coûteuses, je mange de la « street food » à la place d’aller dans les restaurants et j’essaye d’éviter les attractions touristiques coûteuses. Je dépense dans ce que je considère des nécessités essentielles et rarement dans les extras matérialistes.

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À quoi ressemble le quotidien d’une nomade ?

Mon travail consiste à être en charge d’une équipe de planteurs d’arbres pendant près de trois mois un peu partout en Colombie-Britannique, au « BC ». En août dernier, juste après avoir complété ma neuvième saison de « planting », je suis partie avec quelques amis et notre petite maison sur roue. On s’est promené partout dans la province jusqu’au sud du BC pour assister à un festival. Ensuite, j’ai conduit jusqu’à l’île de Vancouver puisque ma mère est venue me visiter et je tenais absolument à lui faire voir la beauté de l’île.

En ce moment, je reste dans un « shack » complètement éloigné, à Nelson, une petite ville où je me sens toujours la bienvenue et que j’aime bien revenir de temps en temps. Nelson est considéré comme un village alternatif avec plein d’activités artistiques et culturelles. Après avoir travaillé super fort cet été et voyagé pendant deux mois dans ma van, je me concentre à faire le plein d’énergies, des projets artistiques, à prendre soin de mon esprit, corps et âme en profitant du beau temps qui reste de l’automne avant d’embarquer dans mes prochaines aventures.

 

Tu as choisi de vivre en dehors des standards de société, qu’est-ce qui a motivé ce virage de vie ?

Depuis que j’étais toute jeune, j’avais cet étrange sentiment en moi que je n’étais jamais à la bonne place, qu’il y avait quelque chose qui était hors d’alignement. Ce n’est cependant qu’après avoir réalisé mon grand rêve d’aller dans l’Ouest Canadien, en 2012, connu le tree planting en 2013 et mis les pieds au Sud-Est de l’Asie en 2014 que petit à petit, j’ai commencé à élargir mes horizons. J’ai compris que ma vie n’avait pas à être conventionnelle, sédentaire et que j’avais beaucoup plus à découvrir que le chemin que la majorité de la société poursuit. Parfait si ça te convient. Personnellement, la liberté, les voyages, les expériences de vie hors du commun, vivre dans l’inconnu, sortir de ma zone de confort, naturellement vouloir un peu moins que la norme, c’est ce qui me fait sentir plus vivante.

Mon mode de vie me convient encore même après bientôt dix ans. Évidemment, mes rêves et mes buts changent avec le temps, mais le désir de découvrir et de grandir d’une façon inhabituelle continue de me faire vibrer de joie. Au début, le « trip» était de voyager en dépensant le moins d’argent possible à seulement faire du pouce et à vivre avec mon « backpack » (sac à dos). Puis un jour j’ai décidé de faire le saut et d’acheter une van. Ça m’a permis de me sentir comme chez nous peu importe où est-ce que je décide d’aller, à faire des choix un peu plus raisonnables et découvrir que la vie de voyage est devenue ma façon d’approcher mon existence sur cette terre.

marie-ève lauzier

©Photo Gracieuseté

Quels sont les avantages d’un mode de vie nomade, selon toi ?

Je dirais, la liberté et l’indépendance dans tous les sens. Puisque la majorité du temps je ne travaille pas, je n’ai pas vraiment d’horaire et que je vais avec le flow, je peux vivre où je le veux quand je le veux. De suivre mon cœur et mes passions. D’avoir la chance de rencontrer des gens qui ont des visions similaires et de créer des relations profondes et significatives en si peu de temps. Ça me permet d’être relaxe, de travailler sur moi-même, d’apprendre à bien me connaître. Bien sûr, tout ça vient parfois avec des défis, mais j’apprécie les apprentissages qui viennent avec les imprévus.

À l’inverse, y a-t-il eu des moments plus difficiles à surmonter?

Tout autant que la vie de nomade peut sembler comme un petit paradis prêt à partir. Je dirais que la stabilité et le sens de communauté me manquent parfois. Il y a parfois des périodes plus mélancoliques. Quand la température n’est pas en ta faveur, rester enfermé dans une van, ça peut devenir redondant. Je suis une grande fan de soleil et de beau temps donc quand il commence à faire froid, je dois me trouver un logis puisque ma van n’est pas équipée pour ce genre de température. Aussi, le repos est quelque chose qui peut être dure à gérer. Parfois, je m’autorise à me payer une chambre pour quelques mois durant l’hiver question de recharger l’énergie et pourvoir continuer ce rythme de vie.

Y a-t-il des choses qui te manquent du Québec, de ta région natale ?

Non, pas vraiment, pour être honnête. Mes visites au Québec deviennent de plus en plus rares. Oui, la famille est importante, mais avec la technologie, on peut garder de très bonnes relations à distance. Je garde aussi contact avec quelques ami(e)s de chez-nous. Je suis juste un peu plus loin, mais je garde tout le monde dans mon cœur. J’avoue que La Matapédia est un endroit très spécial et je suis fière d’avoir grandi là, sans nécessairement y être aussi attachée qu’au BC et d’autres pays que j’aime beaucoup.

Que conseilles-tu aux gens qui ne se sentent pas à leur place et qui voudraient faire le saut ?

Écoute ton cœur. Commence par faire une chose à la fois. Achète le billet d’avion, la van, ce que tu veux, poursuis ton rêve…. Fais-le. Le reste va suivre. Je dirais aussi d’essayer de ne pas avoir d’attente. Ma devise c’est temps-ci c’est « No expectation, No ego, No disappointment ». C’est fou les opportunités uniques et expériences extraordinaires qui se proposent à toi quand tu suis le flow de la vie.

As-tu des projets ou voyages futurs ?

Oui, en fait, au mois de novembre je retourne «backpack» au Centre de l’Amérique pour l’hiver. Je vais ensuite m’envoler pour le Mexique et débuter l’aventure à Mexico City et essayer de me rendre au Panama. Je n’ai pas vraiment de plan. Par contre, il y a deux ans, j’ai visité le Mexique, Bélize, Guatemala et le Costa Rica donc je suis excitée de voir d’autres pays, mais aussi de re-visiter les mêmes endroits. Dans le fond, peu importe où je vais explorer, il y aura du bon temps. L’important c’est la connexion des gens qui croisent mon chemin. Sinon, je continue de considérer la vie comme un terrain de jeux.

Commentaires

8 octobre 2021

Edouard Lauzier

C'est vraiment fantastique, tu fais ce que tu aimes. Mais fais attention a toi ma belle. De ton grand-papa qui t'aime beaucoup

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