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19 août 2021

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Les paramédics de Matane exigent la fin des horaires de faction

SERVICES PRÉHOSPITALIERS

Ambulanciers

©Photo Dominique Fortier - La voix de la vallée

Marcel Fortin, Pascal Bérubé et Jérémie Landry ont tenu un point de presse chez les ambulances Gilbert de Matane.

Étant les derniers paramédics dans l'est du Bas-Saint-Laurent encore aux prises avec des horaires de faction, ces derniers demandent à ce que cette pratique soit définitivement abolie pour privilégier des horaires de travail réguliers.

Afin de revendiquer la fin des horaires de faction qui se traduisent par des délais d'intervention plus longs d'environ dix minutes, les paramédics étaient accompagnés du député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé. Ce dernier a interpellé directement le ministre de la Santé, Christian Dubé, afin qu'il règle ce dossier au plus vite.

Selon le député, l'enjeu de la conversion des horaires de faction en horaires réguliers en est un « de vie ou de mort » alors que les paramédics pourraient répondre plus rapidement aux appels d'urgence logés au 9-1-1 en plus de pouvoir déployer plus dynamiquement les ressources en place, notamment à Sainte-Félicité et Saint-Ulric. De cette façon, la couverture serait bonifiée puisque la réponse des ambulanciers serait plus rapide pour des appels provenant des extrémités de la MRC. « Ces horaires d'une époque révolue ont été transformés à Mont-Joli, à Sayabec et à Amqui et plus récemment au Témiscouata. D'ailleurs, la situation en Matanie se compare à celle du Témiscouata. Si l'on ajoute les nombreuses découvertures médicales à l'hôpital de Matane où les ambulances sont mobilisées pour transporter des patients à Rimouski, l'enjeu est encore plus criant. »

L'investissement requis par le ministère de la Santé pour convertir les horaires de faction en horaires réguliers se chiffre à un peu moins d'un million de dollars. Rappelons qu'un horaire de faction implique qu'un ambulancier est chez lui en attendant un appel. Ainsi, le temps de quitter son domicile, se rendre à la caserne et sauter à bord de l'ambulance pour se rendre sur les lieux de l'urgence représente un délai additionnel de dix minutes comparativement à un paramédic qui est déjà à la caserne, prêt à intervenir.

Pascal Bérubé cite également une étude de l'Université Laval selon laquelle le risque de mortalité est trois fois plus élevé en région en raison de ces fameux horaires de faction qui, rappelons-le, étaient des mesures temporaires instaurées en 1989. « Pour cette raison, pour améliorer le service en Matanie, pour palier aux découvertures médicales et pour favoriser le recrutement de main-d'œuvre, je demande au ministère de la Santé de se pencher sur ce dossier et de le régler une fois pour toutes. »

Le président de la Fraternité des paramédics de Matane, Marcel Fortin abonde dans le même sens. « On estime que ça doit changer. On mérite cet investissement-là pour qu'on puisse répondre adéquatement aux appels d'urgence, spécialement lorsqu'il y a déjà des ambulances sur le chemin qui répondent à des besoins de transport de patients vers Rimouski en raison des découvertures en obstétrique et en chirurgie. »

Quant à Jérémie Landry, vice-président et responsable des ressources humaines à la Fédération des employés du préhospitalier du Québec, il estime que le nombre d'intervention qui dépasse parfois ceux du Témiscouata justifient l'implantation d'horaires réguliers pour éliminer les quelques horaires de faction restantes en Matanie. « Les statistiques font que Matane se qualifie pour la conversion des horaires. Le gouvernement a même confirmé que les sommes étaient disponibles. Malheureusement, le CISSS-Bas-Saint-Laurent qui s'était engagé à en faire la demande au mois de mai dernier n'a toujours pas logé cette demande quatre mois plus tard. La population matanaise est donc pénalisée en raison de démarches administratives qui ne se font pas du côté du CISSS. »

Les paramédics revendiquent la fin des horaires de faction depuis bientôt 20 ans. Quant au CISSS-Bas-Saint-Laurent, il explique que son rôle est de déterminer où les services ambulanciers peuvent être améliorés.  Une fois par an, le CISSS fournit ses priorités au MSSS basés sur des données recueillies dans l'année précédente (nombre de transports ambulanciers, etc).  Le tout se fait normalement en septembre. « Il faut savoir que la Matanie fait partie des priorités du CISSS du Bas-Saint-Laurent depuis des années mais en bout de ligne, c'est le MSSS qui fait les choix.  Les paramédics de plusieurs régions de la province revendiquent aussi la fin des horaires de faction mais c'est le ministère de la Santé qui décide au final », précise le CISSS Bas-Saint-Laurent.

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