Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Actualités

Retour

23 juin 2020

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Six mois sans pouvoir travailler pour un couple de Français installé à Amqui en raison de formalités administratives

BUREAUX FERMÉS

Marie Christine Bauto

©Photo Gracieuseté

Steeve Belluye et Marie-Christine Bauto attendent impatiemment de pouvoir reprendre leur emploi respectif.

La lourdeur du processus administratif entourant l'obtention d'un nouveau permis de travail empoisonne la vie de Marie-Christine Bauto et Steeve Belluye, un couple de Français dont le seul souhait est de reprendre le boulot et la vie normale.

L'histoire a commencé en octobre 2017 lorsque le couple a pris la décision de partir à l'aventure au Québec. Armé d'un permis vacance travail, Steeve Belluye a déniché un emploi quelques semaines après son arrivée aux Pétroles R. Turmel d'Amqui puis un autre ensuite chez Vitro-Plus. Quelques mois plus tard, Marie-Christine Bauto obtenait un permis de travail ouvert et commençait à travailler au Pétro-Canada du boulevard Saint-Benoit à Amqui.

Tout allait bien pour le couple qui envisageait déjà de rester au Québec et peut être même de s'acheter une maison. « Nos permis de travail arrivaient à expiration le 11 Octobre 2019. Nous avons présenté nos demandes de renouvellement de permis dès le mois d'août, sachant qu'il y aurait des délais dans l'étude de nos demandes », explique Marie-Christine Bauto qui a dû débourser 355 $ pour ce renouvellement, tout comme son conjoint qui a dû faire la même demande.

En attendant des nouvelles d'Immigration Canada, les deux immigrants français ont entrepris d'obtenir un certificat de sélection du Québec au coût de 967 $ puis ont soumis une demande de résidence permanente en déboursant 2 088 $.

Les nouvelles attendues d'Immigration Canada arrivèrent finalement le 21 novembre 2019. Un nébuleux courriel leur était envoyé, leur sommant d'arrêter de travailler tant que leur dossier ne serait pas régularisé. « On nous indiquait que nous avions 90 jours pour rétablir la situation et reformuler une nouvelle demande sans plus de détails. Nous avons donc sollicité l'aide de la députée fédérale Kristina Michaud. Après quelques coups de fil, son conseiller, Ghislain Miousse a été en mesure de découvrir que cette nouvelle demande venait du fait que nous avions mentionné vouloir conserver nos emplois actuels », explique Marie-Christine Bauto.Ainsi, les permis de travail ouverts devenaient des permis de travail fermés, donc exclusifs aux employeurs actuels.

D'autres frais et des formalités administratives

Cette fois-ci, le gouvernement fédéral exigeait que les employeurs de Steeve et Marie-Christine déposent des offres d'emploi au coût de 240 $ afin de générer des numéros de postes qui allaient être joints aux demandes du couple. « C'était illogique et incompréhensible puisque nous occupions déjà ces postes. Nous avons quand même fait ce qui était demandé en déboursant à nouveau des frais. Nous avons reçu une lettre peu de temps après, exigeant la collecte de données biométriques, soit des empreintes digitales et des photos. »

La situation se corse puisque ces données devaient être obtenues par un agent de Service Canada en personne. Le hic est que la pandémie est survenue et tous les bureaux ont fermé leurs portes, et le sont toujours aujourd'hui. Résultat: pas de données biométriques, pas de rétablissement de permis donc pas d'emploi et pas de revenu pour le couple.

Ghislain Miousse, le conseiller de la députée Kristina Michaud ne s'explique pas cette situation. « C'est absurde puisqu'il y a des alternatives comme l'utilisation d'une firme privée. On aurait également pu faire une exception chez Service Canada en envoyant un agent pour prendre ces données. Mais il ne semble pas y avoir de volonté à régler ce dossier », déplore-t-il.

Quant au couple, la situation devient de plus en plus intenable. Sans revenu et sans nouvelles d'Immigration Canada, ils se demandent quelle sera la suite des choses. « Nous sommes en sol canadien depuis deux ans, nous sommes appréciés de nos collègues et nous avons des projets d'avenir ici mais actuellement, nous sommes au désespoir. Pendant combien de temps nos employeurs vont-ils attendre notre retour? Pour l'instant, nous survivons grâce à nos économies et au soutien de notre entourage. »

Alors que tous les commerces rouvrent leurs portes, les bureaux de Service Canada demeurent fermés. « Nous avons besoin des gens comme Marie-Christine et Steeve, lance Ghislain Miousse. Il y a des limites à ce qu'ils peuvent endurer, spécialement sans revenu depuis plusieurs mois. »

La députée Kristina Michaud abonde dans le même sens. « Nous continuons d'accompagne Mme Bauto dans la recherche de solutions mais tout ce que nous obtenons, c'est d'être redirigés d'un fonctionnaire à un autre. Il y a urgence d'agir pour régulariser les dossiers des travailleurs étrangers alors que nous tentons de relancer l'économie dans notre région. »

Des demandes d'entrevues sont demeurées sans réponse à Immigration Canada. Un conseiller politique au cabinet du ministre de l'Immigration affirmé être lui-même dans le néant quant à une réouverture des bureaux de Service Canada.

 

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média