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10 janvier 2019

Un Gaspésien traverse l’Atlantique en voilier

VOILE

Danny Nadeau

©Gracieuseté

La traversée de l’Atlantique n’a pas été de tout repos pour Danny Nadeau.

Danny Nadeau, de Carleton-sur-Mer, a réalisé un rêve pas banal en décembre : traverser l’océan Atlantique en voilier!

Adepte de la voile depuis plusieurs années, il s’était rendu en Guadeloupe, à la fin octobre, pour assister à l’arrivée des bateaux en provenance de Bretagne, dans le cadre de la course la Route du Rhum, qui n’a lieu qu’aux quatre ans. Il ne savait toutefois pas que ce voyage l’entrainerait plus tard dans une plus folle aventure.

Sur place, il a croisé une vieille connaissance, le très réputé navigateur français, Ronan Le Goff, qui détient plusieurs records de vitesse autour du monde. Alors que la compétition est terminée, il lui demande de l’accompagner, lui et un autre membre d’équipage, sur le Famille Mary, un voilier monocoque de type IMOCA, pour lui faire faire la traversée en sens inverse et le ramener à bon port.

C’est ainsi que le 2 décembre, le groupe a quitté la Guadeloupe pour un périple de 2 semaines à bord de ce bateau à 10 voiles de 18 mètres de long, 29 mètres de haut et 4,5 mètres de profondeur. Il s’agit en fait de l’ancien Gitana Eighty, de Loïck Peyron.

Traversée houleuse

La traversée de l’Atlantique n’a toutefois pas été de tout repos pour notre ami habitué à la baie des Chaleurs. Dès les premiers jours, il a été pris de nausées. « Danny Nadeau, il peut aimer jouer dans le mont Saint-Joseph à 555 mètres l’hiver, mais il n’est pas prêt à faire l’Everest », figure-t-il, très humblement, à sa défense.

Les choses se sont par la suite corsées, alors qu’il a fait une occlusion intestinale, ce qui l’a empêché de se nourrir convenablement pendant pratiquement tout le voyage. Il n’oubliera plus jamais de laisser sa nourriture lyophilisée s’hydrater suffisamment longtemps dans l’eau avant de la manger…

Il a dû prendre son mal en patience, puisqu’il était encore loin de la côte européenne. « Je prenais part aux manœuvres, mais je ne pouvais pas accomplir un quart complet, alors ça mettait beaucoup de pression sur les autres membres de l’équipage, qui m’ont supporté à travers tout ça. »

D’ailleurs, le Famille Mary ne se conduit pas comme n’importe quel voilier. « Notre mission, nous autres, c’est de le freiner et de le ramener en un morceau. On n’est pas en course, on n’a pas de contrainte de temps, mais le bateau c’est comme un cheval de course, il faut comme toujours tirer sur les rênes pour le ralentir, sinon il va trop vite. Ces bateaux-là, ils s’envolent. C’est comme avoir la tête dans un tambour de carbone, c’est un bruit infernal et incessant à l’intérieur de la coque. »

L’intérieur de la coque est d’ailleurs vide de tout confort. Le bateau n’est équipé ni de toilette, ni de douche, ni de frigidaire. « Il a fallu voler des bean bags à l’équipe de François Gabart qui venait de naviguer à bord du MACIF, un trimaran qui mesure presque 100 pieds. » Il pourra au moins dire qu’il a dormi sur le même lit que l’une de ses idoles.

Danny Nadeau

©Gracieuseté

Les cinq derniers jours du voyage, le voilier a vogué en plein calvaire météorologique et enfin le 16 décembre, 3542 milles nautiques (6550 kilomètres) plus tard, Danny Nadeau a mis le pied sur la terre ferme à Port-la-Forêt, en Bretagne. « C’est une petite coche dans ma to do list de faite », s’est-il dit.

Une expérience inspirante

L’idée de partir en Europe en voilier avait toujours habité Danny Nadeau, à force de suivre les exploits de navigateurs à travers le monde. Il tardait cependant à réaliser ce rêve. « Ce printemps, ma fille est allée faire un voyage pack sac en Europe et là je me suis dit t’es un beau tarla, t’es rendu à 47 ans pis tu n’y as pas encore été par entêtement. » 

Le propriétaire de Groupe Nautique Chaleur offre des expéditions de catamaran, l’été, à bord du bien en vue TaxSea jaune ancré à Carleton. Danny Nadeau siège aussi sur le CA d’Écovoile Baie-des-Chaleurs depuis sa création en 2006. « Ça prend des personnes inspirantes pour se lancer dans ce domaine-là, sinon, si tu n’as pas de contact, tu oublies ça et tu fais un métier traditionnel », souligne-t-il. Il espère lui-même devenir une inspiration pour d’autres, à force de vivre sa passion.

Tout compte fait, malgré les obstacles qu’il a vécus, il revient de cette grande aventure avec la certitude d’avoir vu le plus beau ciel étoilé et la gratitude de pouvoir prendre une bonne douche quand il le souhaite.

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