Encore méconnue au Québec, cette discipline sportive et acrobatique, offerte dans certains clubs de gymnastiques, consiste à se déplacer du point A au point B en franchissant des obstacles qui rappellent l’entraînement militaire, tels que des murs à grimper, des rampes et des barres. Il s’agissait d’une toute première participation à une compétition de parkour pour Benjamin Ross, lui qui effectue une heure d’entraînement par semaine au Club Gymtastique d’Amqui. Ses parents ont appris l’existence de la Coupe Québec à retardement, soit la semaine dernière.

« Benjamin commençait à parler d’abandonner le parkour par manque de motivation. Nous avons fait une recherche et comme par hasard, il y avait cette compétition les 16 et 17 mars. L’équipe de Gymnastique Québec a été très coopérative et proactive pour intégrer Benjamin à la compétition malgré le délai », raconte Julien Ross, le père du jeune sportif. Benjamin et sa famille ont parcouru plus de 600 kilomètres pour vivre l’expérience de cette compétition provinciale qui réunissait près de 70 athlètes de parkour dans les installations de Joliette. « Pour une première expérience, nous ne savions pas à quoi nous attendre. Le Club Hopla de Joliette a toute qu’une installation et bien que ce fut intimidant à notre arrivée de voir la quantité de participants, ce fut aussi très motivant et formateur pour Benjamin de voir qu’il y a d’autres enfants de son âge qui partagent la même passion avec beaucoup de talent », affirme celui qui a accompagné Benjamin dans cette aventure.  

Un premier podium inespéré

Benjamin prenait part au volet « speedrun » de la compétition chez les 9-10 ans. Au terme de sa course, Benjamin a été le plus rapide à franchir les obstacles, ce qui l’a amené à monter sur la première marche du podium. « Benjamin a eu la piqûre et en redemande. C’est super qu’il ait pu observer les classes plus âgées et voir le calibre de ces jeunes. C’est impressionnant », explique l’Amquien.

Interrogé sur la préparation de Benjamin pour cette compétition, Julien Ross admet que son fils a perfectionné ses aptitudes de parkour à l’aide de vidéos YouTube, de façon autodidacte. « Le Club de gymnastique d’Amqui a une belle salle et un très bon entraîneur, Anthony Chevalier. Cependant, il n’y a pas beaucoup de disponibilités de salle et les installations sont principalement pour la gymnastique. Ça serait super si le parkour continuait de grandir en popularité et s’il pouvait y avoir des modules spécifiquement adaptés au parkour », affirme Julien Ross en lançant la demande à la Ville d’Amqui.

Néanmoins, l’athlète de 10 ans était bien familiarisé avec le speedrun, l'un des volets de la compétition. Pour le volet « freestyle », en revanche, Benjamin a opté pour le rôle de spectateur afin de découvrir les rudiments de la discipline. Avec un talent prometteur et une passion indéniable, le jeune Amquien semble prêt à relever de nouveaux défis dans l’univers du parkour, lui qui compte participer au volet « freestyle » éventuellement. « Benjamin aimerait y participer lors de la prochaine compétition, même si nous n’avons pas vraiment accès à des installations du genre dans la région pour se pratiquer. » Les athlètes de freestyle doivent parcourir les installations en touchant un maximum d’obstacles en moins de 60 secondes. Les pointages sont attribués en fonction de la difficulté des figures, des enchaînements, du style et de la fluidité du parcours.

La famille de Benjamin se montre optimiste pour la suite des choses. « Il n’y a pas d’autres compétitions à l’horaire pour le moment mais Gymnastique Québec travaille pour organiser une finale d’ici la fin de la saison, ce printemps », confirme Julien Ross. Bien que pour l'instant, le Parkour reste peu représenté dans la région en termes d'infrastructures et d’athlètes, le sport suscite de plus en plus d’engouement en province. « On peut s’imaginer que d’autres clubs au Québec vont un jour organiser des compétitions eux aussi », conclut-il.